Vendredi 18 mai 2012
Bivouac sur la ruta 40 – Tres Lagos
Kilométrage : 34,37km dont 20 sur piste
Vmoy : 10,1km/h, Vmax : 35,5 km/h
Heures sur le vélo : 3h23’08 »
Température : 1 à 7°, temps couvert, le vent va se lever une demi-heure après mon départ, il sera coté droit puis ¾ coté ¼ face, il est glacial et me gèle mais ne me scotche pas sur place.
Dénivelée : positif : 201m, négatif : 389m
Cette nuit j’ai trouvé un tas de terre pour m’abriter. Je n’ai plus froid la nuit car après m’être changée, je prends mon courage à deux mains et vais pendre mon linge mouillé de transpiration (souvent sur les fils de fer), puis après manger je reprends mon courage à deux mains, oui à deux mains car ça gèle dur et le froid pince et je rentre tout, ce qui fait que je dors dans le sec, et puis la porte que je me suis fabriquée, à défaut d’être très pratique a le mérite d’être étanche, l’eau gèle encore dans la tente mais je n’ai pas froid.
Donc ce matin je me fais chauffer du thé (à la nuit, oui, les temps sont difficiles), j’entends le convoi de 4 camions arriver, s’arrêter, et ils me comblent de douceurs, le fantoche triple dulce de leche, un délice… Et comble du raffinement comme j’avais demandé si l’eau était potable ils m’offrent une bouteille d’eau minérale…
Je me dépêche, les journées sont très courtes, j’ai droit à une demi-heure sans vent, puis il est contre, puis de coté, puis une bonne piste, puis une horrible piste, le désert, rien que le désert et j’adore…
Inlassablement je poursuis mon ombre…
Puis je peux de nouveau tricher et aller sur la première couche de goudron, mais là ils sont malins, ils ont mis des barrières de sécurité, à un moment je dois remonter la route, tenter d’un coté, tenter de l’autre puis finalement faire la pelleteuse avec mes chaussures et… Je passe…
Mais tout a une fin…
Mais ça recommence…
Chaque camion rencontré qui travaille sur la ruta 40 me fait un signe amical et tous s’enquièrent de mon état et si j’ai besoin de quelque chose.
Je finis par arriver à Tres Lagos où j’ai décidé de renouveler mes provisions et d’y dormir si il y a une hospedaje.
Allez une petite descente à la chilienne, histoire de ne pas oublier le bon vieux temps…
Et un pont que je ne traverse qu’après avoir vérifié si il pouvait supporter le poids de mon vélo…
Tandis que je me renseigne je trouve une boulangerie, je craque pour une énorme pizza, je tombe aussi sur des journalistes venus s’enquérir des dommages pour la population de 200 habitants du non ravitaillement en combustible, mais c’est que je les intéresse, photos, interview, je suis invitée à passer à El Calafate pour une interview à la radio…
L’hospedaje est municipale, il faut passer à la police qui appelle la femme qui s’en occupe, elle est magnifique, chauffage maximum, douche brûlante, je refais le plein d’énergie, il y a deux dortoirs, un homme est censé y dormir aussi, il est 21h25, je ne l’ai pas encore vu, inutile de vous dire que comme d’hab j’ai pris possession des lieux.
Il est interdit de cuisiner, pas de problème, je me goinfre (c’est le terme exact) de macédoine de légumes, avocat, mayo et un délicieux pain et une cerveza et du chocolat, la totale quoi.
Voilà, tout va bien, j’en ai fini avec la piste, me reste une centaine de kilomètres sur la Tierra de Fuego, me reste bien sûr quatre ennemis de taille : le vent, le froid, la neige et le désert, oui car ici il n’y a même plus de pampa. Pour les prochains jours 170 km, du goudron, mais rien, aucun village et un vent contre, je peux mettre de deux à 10 jours… Propre, au chaud, le moral est au beau fixe…
Bisous tout le monde
Quel choc thermique avec les T° actuelles ici !!
Appelle-moi !!!!!!!!!!Bises
Tu vois je n’ai pas vraiment eu un choc thermique car la première sortie des chamois lucois qui a suivi mon retour c’était bonnet, gants, écharpes dans le brouillard et le vent sur les crêtes de Valdrôme… Bisous à toi