Mardi 8 novembre 2011
Thermes de Polloque-Bivouac sous le col à 4700 mètres
Kilométrage : 24,10km
Heures sur le (ou à coté du) vélo : 4h43’10 »
Vmoyen : 5,1 km/h Vmax : 19,1
Températures : min : 57°F, max : 87°F
Dénivelée positif : 155 mètres, impossible
Dénivelée négatifs : 52 mètres
Le réveil est fumeux et givré…
Un petit coup de vigogne pourla route…
Un petit coup d’oeil à la bataille de blancs…
Et c’est reparti pour la piste…
Les 8 premiers kilomètres c’est génial, ça roule, puis d’un coup d’un seul je me sens épuisée…
Je me force à aller jusqu’à la bifurcation…
Je mange, je repars, c’est dur, c’est beau…
Puis la forme revient, je passe bien une montée raide
Puis il y a un très long faux plat montant, puis à nouveau une montée très raide…
J’ai du mal à tenir mon objectif de 25km, je dois le tenir pour des questions de réserve d’eau (en fait j’en aurais toujours trop, mais ça me sécurise).
Je suis bien les indications et ne vais pas me perdre je ne sais où…
Ce qu’il a oublié de dire le Enzo c’est que c’est presque plus beau sur la montagne qui domine le salar que le salar lui-même…
Il a aussi oublié de dire que c’était bourré de glaces à la pistache (je préfère la glace au chocolat, ou citron cassis, ou à San Pedro de Atacama je me suis payée une énorme glace poire-fruits des bois, c’était trop bon…)
Dans la journée je vais rencontrer deux autrichiens, ils vont me donner deux litres d’eau, je vais rencontrer des italiens, nous allons parler Venise, la Toscane, Rome, leur guide chilien très chaleureux va m’embrasser… Une des italiennes veut me donner des vitamines ( je dois vraiment avoir l’air nase…), pour ce faire elle pose son sac à dos sur mon vélo, s’appuie dessus, moi je suis dans une montée, retiens le tout… Elle ne retrouvera pas ses vitamines, mais c’est l’intention qui compte…
Seul endroit où tu devras monter a dit Enzo (il a oublié de préciser à 4700, parce qu’ailleurs ça va aussi monter…
Plus personne ne vit ici…
Un dernier adieu au Salar de Surire…
Bonjour un mini salar…
Enzo, je t’ai dit, pas la pistache…
Et en plus tu n’étais pas obligé de tenter d’effacer les repères pour me perdre…
Ni de se faire succéder les montées raides et les faux-plats…
Dans ces contrées perdues, inhabitées et inhabitables, tout peut rapidement devenir une catastrophe : la ration de fruit journalière qui tombe dans le sable…
Je vais rencontrer une camionnette jaune qui me demandera si tout va bien et qui me prévient, plus loin c’est très sableux…
Attention, attention, nous allons virer au très beau…
Mais il faut monter, monter, toujours monter…
Je suis vraiment très fatiguée mais si émerveillée, je poserai ma tente dans un écrin…
Mon orteil a doublé de volume et vire au bleu…
Le vélo le plus photographié du monde…
Une douce (enfin douce, disons glaciale) et belle nuit s’annonce…
Bisous tout le monde
Bonne nuit ! Repose-toi bien !
Là je suis debout, je fais le bilan des dégats matériels, sacoche guidon arrachée partout, mon joli petit étui à lunettes neuf griffé (ce n’est pas grave), deux trous dans la sacoche avant gauche. Corne avant gauche du guidon, c’est simple il en manque presque la moitié, les sacs porte-bagages plutôt rapés, finalement je m’en sors bien et contrairement à ce que je croyais on ne trouve pas tout ce qu’on veut au Chili. Dans LE magasin de vélo d’Antofagosta, pas de sacoche guidon. Dans l’immense centre commercial, tout le clinquant, pour s’habiller joli, mieux qu’en France, des vêtements techniques rien. Pour la nourriture on trouve tout, c’est déjà ça. En pharmacie, j’ai du en faire deux pour avoir des compresses et c’est hyper cher.
Allez, bisous à toi