Dimanche 19 juin 2011
Piura – une maison isolée sur la carretera antigua
Distance parcourue : 77,35 km
Vmoy : 14,1 km/h Vmax : 42,6 km/h
Température : minima : 24°, maxima : 41°
Dénivelée positif : 286 m
Dénivelée négatif : 301m
Heures sur le vélo : 5H27’50 »
Départ : 9 heures 30
Arrivée : vers 17 heures
Résumé de la journée
- Objectif : avancer, trouver un endroit à peu près sûr pour dormir
- Conditions météorologiques : couvert le matin, soleil l’après-midi, chaleur, j’adore
- Etat de santé : bon
- Particularités de la journée : je pars pour un détour de 100 km, route sans circulation, désert puis savane, un contre la montre pour rejoindre un bivouac qui n’est pas sur ma route, puis je m’amuse à faire des photos, bivouac dans la cour d’une maison sans eau ni électricité.
Je pars en retard, hier je me suis fait avoir par l’heure, vu que la boutique internet fermait tard, qu’après j’ai voulu écrire mon article, quand j’ai vu l’heure j’ai dit vite dodo, demain est une très longue étape, plus de 100 km…
Je quitte l’hôtel pas cher et pas terrible, surtout le bruit et l’odeur… Mais le pire pour moi étant le froid et l’humidité, et la il fait bon, le reste je m’en f…
Avant de partir je demande mon chemin à l’hôtelier pour sortir de Piura et aller à Trujillo, via Chiclayo, il me demande quelle route, je croyais qu’il n’y en avait qu’une et que je ne pouvais me tromper, il me dit qu’il y a la nouvelle panam et la carretara antigua. Sur laquelle il y a moins de trafic ? Sur la carretera antigua, je ne me pose aucune question et y vais. Dans Piura on veut m’envoyer de l’autre coté, je dis que je veux aller sur la carretera antigua, on me regarde avec des yeux bizarres…. A la sortie de Piura un écriteau énonce des villes comme Osmos et je ne sais plus quoi qui ne me disent rien (j’ai quand même essayé d’étudier les cartes envoyées par Jean-Luc et Enzo)
Je me fais confirmer mon chemin, ça va bien à Chiclayo, oui mais ça fait la vuelta (le tour), moi j’essaie de croire encore que c’est juste le tour de la ville, Piura est quand même une grande ville. Je me dis aussi que mes cyclotandems ils m’ont dit qu’il n’y avait que le tronçon Piura-Sullina où il y avait de la circulation, alors forcement je dois être sur la même route qu’eux, je calcule à 11 heures les kilomètres que j’ai fait, l’heure à laquelle je vais arriver au bivouac sûr (un resto au milieu du désert et plus de 100km), si je veux y être avant la nuit il faut que j’avance plus vite, et je me lance dans un contre la montre pas possible, j’appuie sur les pédales comme une malade dans les descentes et dans les montées, je me dis que les copains y z’exagèrent quand ils m’ont dit que c’était une route facile toute plane, parce que moi j’ai des montées. La route est superbe et… la circulation rare… Je continue à me jouer mon petit contre la montre, j’accélère de plus en plus, à 13 heures et 45 km plus loin j’ai trop faim, je m’arrête pour pique-niquer et je me fais un petit point carte avec la carte pour les nuls (celle du syndicat d’initiative ou les distances sont indiquees en heure de bus), parce que celles de Jean-Luc et celles d’Enzo qui sont en petits morceaux je n’arrive pas à me repérer) et la boussole offerte par mes amis les chamois qui me connaissent bien), mes doutes sont confirmés, je suis sur une route qui passe bien plus au nord et qui fait un détour de 100 km… Alors inutile de pédaler comme une folle pour rejoindre un bivouac qui n’est pas sur ma route… Je change de jeu et prends des photos… C’est plus mon truc ça même si des fois ça m’amuse de tracer… Je traverse un long désert dans une grande ligne droite.
J’arrive à une petite ville où il y a plusieurs restos, je mange. Après avoir rencontre quelques hameaux le désert se transforme en savane, je m’attends à tout moment à voir pointer les oreilles d’une girafe…
Ou surprendre un lion dans sa sieste au soleil…
La chaleur me va très bien. J’arrive à un péage au milieu de nulle part…
Je me fais reconfirmer ma route, oui je suis sur la bonne route (pas la normale mais une route qui va à Chiclayo), juste je ne dois pas rater la bifurcation, moi je dois aller à droite et ne pas monter dans les montagnes, sauf que la bifurcation elle est à 200 km, d’ici là j’ai le temps d’oublier…
Ouf, bien plus loin Chiclayo est mentionné, me voilà sauvée…
remarqué une autre fois, me voici rassurée
Je me fixe un objectif de 80km et de chercher un coin pour bivouaquer à partir de 16 heures. De peu intense la circulation est devenue absente. Les villages et maisons ont disparues, après avoir serpenté dans les montagnes la route entame une nouvelle ligne droite qui monte et qui descend (je vous retiens les copains la route plane…) C’est vrai je suis pas sur la même route, je dis pas bonne, car je sais que je suis sur la bonne route pour moi, car elle est déserte.
Je l’ai pas fait exprès mais je me retrouve dans la montagne…
Pour seuls compagnons rarement des moutons…
Le plus souvent des chèvres (quand je pense que deux jours plus tard je vais la manger la chèvre, et en guise de petit déjeuner en plus…)
Pourtant elles sont cool de chez cool les chèvres, il faut dire que je suis leur seule distraction de la journée…
Ou des ânes…
Et beaucoup de charognards…
Et des fois des arbres, ici ils appellent pas ça la savane mais des bosque seco (des forêts sèches) même qu’ils ont inventé une police écologique qui empêche les gens de couper les arbres, bin oui c’est tellement plus facile de s’attaquer aux faibles qui n’ont que ça comme source d’énergie pour faire cuire légumes où viande… Les Etats-Unis ont même envoyé un ingénieur ou je sais pas quoi pour s’occuper de ça (au fait lui aussi il a été souvent malade au début de son séjour, c’est peut-être pas de pédaler qui rend malade, juste les crobes que notre organisme ne connait pas). Le pétrole ça c’est écologique et les usines d’insecticides, pesticides et cides divers et variés et d’engrais que je verrai fleurir entre Lambayace et Chiclayo ça aussi c’est écologique… Les asperges aussi, que nul ne mange ici mais qui sont exportées, c’est écolo, bon ça donne du travail à des gens très pauvres, alors c’est trop compliqué pour moi…
Mais la route elle est à moi et que à moi…
Et toujours dans la montagne…
Les heures passent, je voudrais quand même trouver une maison. Je vois un portail fermé sans maison, puis rien pendant longtemps, puis un groupe de quatre maisons, des chèvres et un homme dehors, pas de problème, il m’envoie demander à la maison au-dessus de moi, pas de problème, presque comme si je demandais quelque chose de normal, et je me mets où ?
Où je veux, je m’installe à coté des poussins de huit jours.
Trois hommes viennent boire un coup, elle vend un peu de bière, les hommes m’offrent un verre, le même verre sert pour tout le monde, juste on le secoue un peu avant de passer au suivant… Nous sommes installés dehors, il fait bon, je suis bien…
Faut quand même que je monte ma tente…
Le soir je vais faire ma douche-maison dans la tente, manger mes crackers et… remanger car la dame m’a préparé à manger riz et un peu de viande en sauce très bonne, j’ai refusé le café, elle m’a préparé du thé, j’ai essayé de me forcer mais j’ai pas pu…
J’ai tellement de problèmes de sommeil que les excitants le soir je peux vraiment pas, sauf si je décide d’aller faire la fête et la fête à la vénézuelienne ça me manque…
Le soir j’ai mon petit coucher de soleil des mers du sud (j’y suis pas ? Pas grave)…
La nuit j’ai droit à quoi ? La croix du Sud, sauf que je sais pas où elle est, les ramifications de la voie lactée… Ici ni eau (une heure d’âne pour aller la chercher) ni électricité, juste un panneau solaire qui donne une lumière blafarde, alors la pollution lumineuse, c’est comme chez moi, il n’y a pas…
La nuit sera calme…
Bisous les petits et bonne nuit…
Et on dit c’est le Pérou ? Que la langue française est bizarre, tu ne trouve pas?
bisous, je vais me coucher.Mylaine.
Je me délecte toujours de tes récits et de tes photos , le matin avant de commencer la journée. J’y suis déjà depuis longtemps dans mon voyage ! Retourne-toi Françoise, tu me vois ?
A toute à l’heure !