Lundi 20 février 2012
Rapel – Bivouac à Puente la Garzas
Kilométrage : 55,16 km
Heures sur le vélo ou à coté : 5h51’30 »
Vmoy : 9,4km/h Vmax 53,09 km/h
Dénivelée positif : 299m Dénivelée négatif : 332m
Températures : de 62°F à 104°F, grand beau temps
Une douce nuit comme il en existe peu…
Tout de suite j’ai senti que dans ce « residential » (c’est comme cela qu’ils appellent ici
les hôtels économiques, dortoir, (mais moi en général j’en ai un pour moi toute seule…), sanitaires en dehors de la chambre, mais ici très corrects avec douche chaude, donc dans ce residential circulent de bonnes ondes, et ce n’est pas lié à l’amabilité ou non des propriétaires qui en l’occurrence sont un peu « froids » comme beaucoup de chiliens, non c’est lié au lieu, c’est comme cela que je le reçois moi..
J’ai été réveillée dans la nuit par le froid, vite j’ai retiré sur moi les couvertures. Depuis quelques jours les nuits sont fraîches, je dois gagner en latitude, enfin j’espère… Je me suis vite rendormie.
Je ne me suis pas pressée le matin, d’une part à cause de la fraîcheur, d’autre part je n’ai rien compris à ce qui se passait, partir à 8 heures semblait très incongru, à 9 aussi… Subtilités chiliennes qui m’échappent…
Dés le départ une longue cote que je vais finir à pied. En haut de la cote, un cimetière où tu peux bivouaquer sieur Janodou, parce qu’ailleurs très dur, les barbelés, les épines, dur…
Je vais croiser un cyclotouriste qui ne s’arrêtera pas.
Le paysage sans virer dans le spectaculaire est agréable : forêts d’eucalyptus, cultures
Des vergers
De la savane où je recherche désespérément les girafes et les gazelles.
Des collines, beaucoup de collines
Quelques fermes isolées, un ou deux hameaux avec un dispensaire
Les odeurs m’envoutent, surtout celle de la fraise, nous sommes en pleine récolte.
Les aloès sont un peu prétentieuses
Et surtout, surtout la route est déserte, y a pas, j’aime pas les camions, j’aime pas les bus, j’aime pas les voitures… Un air d’apaisement, de calme m’envahit, même si je dois appuyer sur les pédales, même si les vitesses arrière sautent,se bloquent, c’est une horreur…
Je sais que je vais avoir plusieurs jours difficiles avec de la piste et des pentes de dingue, mais si il le faut je ferai du portage… Je sais aussi que cela me retarde dans mon arrivée à Ushuaïa, mais la tête fracassée je ne peux plus…
J’arrive à Litueche, petit bourg aujourd’hui très animé, c’est jour de marché. Je mange au resto, quelconque. Je me renseigne un peu sur la suite de mon parcours, à Pichilemu il y a tout, entre les deux rien. Ce qui est faux je vais rencontrer une boutique qui vend des boissons, un restaurant et un mini mercado.
On me promet une plage écologique, le rêve…
Vous imaginez ? Un ciel plus bleu que bleu, une eau cristalline, si cristalline que quand vous plongez vous devez garder vos lunettes de soleil, un sable fin, mais fin, si fin qu’il ne vous colle pas à la peau, ne s’infiltre pas partout, jusque dans votre lit, les méduses ? Écologiques aussi les méduses, si elles vous piquent, ne cherchez pas, c’est pour votre bien…
Et devant vos yeux ébahis : la playa ecologica…
Et la route ? Après la grande montée elle va monter et descendre avec des pentes raisonnables. Quelques voitures surgiront après Litueche, il y aura un peu de circulation
après la bifurcation qui ramène dans le centre (le centre du pays, pas de la ville).
Je sais que je ne peux atteindre la prochaine petite ville, 33 km avec une moyenne inférieure à 10, c’est dur. Comme d’habitude la fatigue me prend d’un coup, je cherche
un endroit où poser ma tente, avec les barbelés c’est dur… Je fais du charme à une restauratrice, sans succès, je peux crever…
Une forêt d’eucalyptus un peu plage écolo m’accueille…
Ti vélo se shoote et vous envoie des bisous
Tu as du apprécier de dormir avec la bonne odeur des eucalyptus. C’est beau cet endroit. Les Chiliens semblent moins accueillants d’après tes récits.
Bon courage pour les cotes. On pousse avec toi.