J375 : tentative d’intimidation d’une cyclotouriste par deux automobilistes sur la ruta 40 en Argentine…

Mercredi 28 janvier 2012

San Juan – Villa Media Agua
Kilométrage : 59,88 km
Heures sur le vélo : 4h55’55 »
Vmoyen : 12,1 Vmaximum ; 19,2 km/h
Températures : minimum : 29°, maximum : 49°
Départ : 13 heures Arrivée : 19 heures

Bon 5 heures d’écriture et mise en lignes perdues dans les méandres du net. Pourquoi écrire directement ? Parce que sinon j’ai un problème de retours à la ligne intempestifs qui me font aussi perdre beaucoup de temps…

Vais-je abréger ?  Pas sûr…
Peut-être mon récit sera-t-il mieux construit…

La veille donc j’arrive à San Juan, je me précipite dans le premier bistrot ouvert pour boire. Il est cinq heures, personne dans les rues, tous les rideaux sont baissés, je pense qu’il est dimanche ou qu’une catastrophe est arrivée… En fait à cette heure-là tout le monde est calfeutré chez soi à l’abri du soleil ardent et ce n’est que vers 19 heures que la vie reprend son cours.

Le premier hôtel est cher et minable, le deuxième est tout aussi minable mais moins cher, je n’ai pas le courage d’en chercher un troisième.

Puis je sors dans la ville, trouve le centre qui s’anime, j’ai envie après avoir fait mes provisions d’eau, de pesos et de nourriture, de me payer un bon restaurant. Je commence par chercher un petit hyper marché, on m’envoie là, puis là, puis là. Une dame me dit d’attendre son fils, j’attends, son fils arrive en voiture et nous embarque sa mère et moi. La dame me montre tout, là je peux manger, il y a le stand pizza, le stand hamburger, etc et là c’est pour faire mes courses. Je suis dans le plus grand supermarché de San Juan, en plus tous les produits sont mélangés, je venais à peine de m’habituer au Chili qu’il faut recommencer, donc je perds beaucoup de temps à chercher. La caissière va bavarder plus de 20 minutes avec le client qui me précède. Je suis sur le point de tout laisser sur place et de partir, mais je résiste.

Tandis que je suis dubitative sur ce que propose la cafétéria , (trop tard pour chercher un restaurant en ville), un couple m’interpelle et me propose de m’asseoir à leur table et de manger la part de pizza qui leur reste. Non, moi je veux des frites, j’en ai vu de belles toutes pareilles aux nôtres. Alors
les frites je peux en avoir là ou là. Je choisis le stand grillades
car là il n’y a pas de queue puis je vais m’installer à la table de
ceux qui m’ont interpelée. La viande sera délicieuse et les frites
aussi. Je suis invitée à venir manger le lendemain midi chez eux, mais je n’ai qu’une idée en tête, c’est vite rejoindre Mendoza, tout ça être pour être battue par KO à 30 km de Mendoza il y a de quoi râler… Lui est ingénieur dans une entreprise de vêtements de sport, elle tient un commerce. L’invitation précédente ils avaient un domaine viticole. Oui moi je choisis mes inviteurs… Je vais leur offrir une glace et nous écouterons ensemble la musique. Chaque samedi soir un orchestre différent se produit. Seuls les enfants et un ou deux couple dansent. Les autres spectateurs participent activement mais assis sur leur chaise. Je vais essayer d’entraîner mon inviteuse, mais non , ce n’est pas trop dans leurs habitudes. Ils me ramèneront à mon hôtel dans leur belle Chevrolet.

Le lendemain étant dimanche et ne me sentant pas bien dans cet hôtel je décide de repartir après avoir cherché une pharmacie et un endroit qui vend de l’eau, oui, hier ne sachant combien de kilomètres séparaient mon hôtel et le super marché je n’ai pas tout pris.

Un de mes derniers espoirs de trouver mes médicaments s’envolent mais je trouve une brosse à dents électrique (à pile) mieux qu’en France (au Chili je n’ai pas trouvé…) et de la crème repellente (ça on trouve partout). Ma tension semble normale mais l’appareil n’a jamais du être réétalonné…

Quant à mes bouteilles d’eau, c’est un véritable jeu de pistes, presque pire que celui d’Enzo et je me retrouve ? Au grand super marché de la veille…

Ayant passé la matinée à acheter 4 litres d’eau et une brosse à dents, je vais partir à 13 heures, soit au moment où le soleil cogne le plus…

Avant de quitter San Juan je fais quelques photos de peintures murales. Dans tous les pays traversés, beaucoup de peintures murales, notamment sur des murs des écoles. Toutes transmettent un message. Seul celui-ci et le style varient
d’un pays à l’autre.

Et puisque vous avez été si nombreux à adhérer à mon principe d’interactivité introduite dans mon site (43 réponses, quoi toutes de la même personne ? Ah bon je n’avais pas remarqué…), donc on continue. Quel message véhicule ces
peintures ?

Laquelle préferez-vous ?

Laquelle mettriez-vous dans le mur de votre salon ?

Et laquelle au grenier, triste objet abandonné ?

Je pars donc il est 13 heures, la température affichée au compteur est de 49°, j’aurais aimé atteindre les 50, j’espère une autre fois.

Je vais comme d’habitude photographier n’importe quoi, vu qu’il n’y a pas grand chose d’intéressant…

Un panneau de signalisation

Quand même certains sont intéressants, j’ai vu (en France) : circulation interdite à tous véhicules sauf pompes funèbres… Vous imaginez le vieux qui chaque jour doit remonter la rue en portant péniblement ses maigres provisions, il faut qu’il se console, quand il sera mort il aura droit à un véhicule… Cyclistes descendez de vos montures à l’entrée d’un pont (parce qu’en France il y a des ponts), lequel pont débouche sur
une falaise… J’en ai plein d’autres comme ça mais ce sera pour une autre fois. Tu ricanes Enzo, attends tu vas aller faire un petit séjour à Llica, ils vont te remettre sur le droit chemin. Une fois sur le bon chemin tu éviteras de donner de fausses pistes à la pauvre cycloabuelapufluo…

Sur cette route peu intéressante au loin les montagnes se perdent dans la brume…

Une tombe de morts sur la route, très banal…

Oué, regardez bien, ils ont mis les épaves des deux voitures, en voilà deux qui ont vraiment eu le coup de foudre, à la vie, à la mort…

Et pourquoi tous ces morts ? Parce qu’ils mangent des champignons hallucinogènes…

Même l’arbre il se nourrit de champignons hallucinogènes…

Et là c’est pour prier pour les défunts

Là, franchement je ne sais, j’ai vu beaucoup d’arbres enrubannés de rouge…

Encore des cadavres

Il y a quelques maisons, parfois vertes (aucun intérêt ? Dites-donc, l’habitat fait partie des us et coutumes d’un pays et en bon touriste, cyclo ou pas, on se doit de s’intéresser un minimum aux us et coutumes de ce pays)

Nous sommes donc un dimanche après-midi sur une route à quatre voies sans brema, le soleil brille, la circulation est rare, seuls circulent quelques grosses cylindrées climatisées, une cyclo fêlée et un cyclo qui n’a que ce moyen de transport à sa disposition. La cyclo va doubler le cyclo normal qui se repose à l’ombre pour faire une de ses nombreuses haltes réhydratation et mouillage.

Les deux cyclistes se rejoignent et roulent de front et se parlent. Est-ce que je peux me mouiller dans les canaux d’irrigation (ce dont ne se privent pas les enfants), je ne risque pas d’attraper de parasites ? Non tout est pur ici. Ca ne vous rappelle rien ? Moi si, quand je traversais une zone de guerillera en Colombie à plus de 4000 mètres, oui, là-aussi tout était pur, l’eau était pure, les moustiques étaient purs, le
marécage où flottait ma tente était pur, je pense que mon accès
de fièvre aussi était pur… Pour les canaux d’irrigation il est
dangereux d’y aller seul à cause du courant. Nous roulons donc comme des gens civilisés. Une voiture se met à notre niveau et roule à notre vitesse, une deuxième voiture s’engage sur le bas-coté en pierres concassées, moi je pense qu’elle veut s’arrêter, le cyclo local lui il a compris ce qui se passait, les deux voitures sont maintenant à notre niveau et nous « serrent », non mais
j’hallucine, là j’hallucine, je vous rappelle qu’il y a deux fois
deux voies, pas de bas-coté carrossable et que la route est déserte.
Une fois sortie de mon hallucination je les injurie mais bien, ce qui ne produit aucun effet vu que les fenêtres sont fermées à cause de la clim et qu’en plus ils ne comprennent pas le français… Puis chacun va continuer sa route…

J’ai étudié la carte, interrogé plusieurs personnes, Villa Media Agua est un vrai village, donc je trouverai sûrement eau et nourriture et peut-être hôtel. Je rentre dans le village qui est un peu en dehors de la route, il n’y pas d’hôtel mais un sanctuaire.

En revanche la station-service fait hôtel restaurant, vend boisson, chocolats et galettes et même des sandwichs.

Hormis le fait que la wifi est en panne ainsi que la climatisation de la chambre ( je prendrai une douche froide en pleine nuit, je sais vous êtes sous la neige et grelottez, aussi je ne vous demande pas de prendre une douche froide en pleine
nuit, histoire de compatir), l’hôtel me plait, je vais y manger les
meilleurs gnochis de ma vie, et puis j’aime cette ambiance route.

Voilà c’était une balade à vélo un dimanche après-midi sur la ruta 40 en Argentine.

Bisous tout le monde

 

 

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6 réponses à J375 : tentative d’intimidation d’une cyclotouriste par deux automobilistes sur la ruta 40 en Argentine…

  1. Enzo dit :

    Les arbres enrubannés de rouge (en général il y a une petite chapelle en dessous de l’arbre où l’on peut faire une offrande) c’est en mémoire de Gauchito Gil.

    Encore une légende que tu pourras trouver en surfant sur internet.

    Voilà, c’était juste pour faire de mon « culturé » 😮

  2. Enzo dit :

    En général, on laisse un paquet de cigarettes ou une bouteille de bière (j’ai jamais compris pourquoi).

    En retour on reçoit… heu… bein ce qu’on veut finalement, il suffit d’y croire 😮

  3. Mylaine dit :

    J’ai refait cet automne les peintures de chez moi, mais je ferai aucune de celles
    que tu as photographié, car mon mari n’aime pas du tout, moi il y en 1 ou 2 qui
    me plaisent. Les offrandes ??????!!!!!!!!! c autre chose.

    • Francoise dit :

      Pour lespeintures j’ai dit que tu pouvais en mettre une DANS ton mur du salon et pas SUR et pour les offrandes tu veux te changer en arbre enrubanné de rouge ? Je te préviens les offrandes c’est bouteille vide et paquet de cigarettes vides, ils sont pas tout à fait c… ici
      Bisous

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