Bivouac au bord du rio sous Mollepata – Pallasca 3200 mètres
Distance parcourue : 20,63 km
Vmoy : 4 km/h Vmax : interférences élesctromagnétiques
Température : minima : 11°, maxima : 38°
Dénivelée positif : 726 m
Dénivelée négatif : 60 m
Heures sur le vélo : 5H02’41 »
Départ : 8h45
Arrivée : vers 17 heures
Résumé de la journée
- Conditions météorologiques : soleil, nuages l’après-midi, 4 averses dont 2 grosses, c’est pas normal, c’est juste moi
- Objectif : Pallasca
- Etat de santé : bon
- Particularités de la journée : la piste est meilleure, ça monte, c’est vertigineux, y a personne, la montée au village de Pallacas sera difficile, je suis épuisée et frigorifiée, paysage d’enfer, pauvreté
Je vais abréger, suis nase de chez nase…
- Le départ :
Lever de soleil d’enfer
Un quart d’heure en retard car j’ai eu la surprise de me réveiller au milieu de l’eau…
Le petit carré vert pas loin du rio, c’est là que j’étais…
Ma tente a flotté, mais la chaîne de mon vélo que j’avais nettoyé (à sec avec un chiffon doux et non pelucheux et mon pinceau) et regraissé hier a rouillé en une nuit, donc je recommence. Suis un peu inquiète sur la qualité du matériel qui vient de Lima, le reste n’est pas rouillé… Je trouve qu’il y a un peu de jeu dans la poignée du frein, mais vu que c’est la même poignée pour changement de vitesse et frein, je ne sais pas si c’est normal ou pas… Je suis sûre que dans mes descentes infernales j’ai usé les patins de frein…
D’autres sont partis plus tôt, la vie est très dure ici…
Je repasse le pont infernal, en plus il y a des clous et que j’aimerais bien que mon webmaster préféré il me rabiote pas des kilomètres car je tente un record mondial : 7500km sans crevaison, selon mes calculs personnels j’ai dépassé les 6000.
- La route :
Faut pas tomber dans le rio…
C’est exactement comme sur la photo hier…
C’est une piste mais pas trop mauvaise…
J’arrête pas de regarder ma route d’hier, même pas peur…
Dans certains virages il faut lutter pour passer (en poussant sans décharger…)
Pour seuls véhicules de la journée : un bus, un convoi de quatre petits camions, la piste est étroite, un véhicule et un vélo ça passe pas, t’as le choix entre mourir écrasé sue le flanc de la montagne ou périr en dévalant le ravin, la première fois je choisis la montagne, il y avait un rebord, j’ai cru jamais pouvoir le refranchir pour aller sur la piste, après j’ai choisi le ravin…
L’éboulis est protégé par un mur de pierre… j’aime… les pierres qui protègent des pierres…
On se croirait à l’Alpe d’Huez, le goudron en moins, la pente en plus, le chargement en plus aussi, le ravin et l’éboulis en plus aussi… Le monde en moins, suis seule de chez seule…
Mais il y a la numérotation…
Topo de la route : trois parties, une longue montée raide, je monte bien (rarement je pédale) je pousse. Une longue montée moins raide, souvent je pédale…
Une aire de pique-nique sympa…
De petits rios à traverser, attention les pieds… (explications sur demande par mail privé…)
Une longue montée raide au village de Pallacas…
Qui est un très joli village avec ses maisons à balcons
Sa place toute de bleu bordée…
Je suis épuisée, frigorifiée, deux femmes m’abordent, elles veulent m’inviter chez elles, elles ont déjà reçu un couple de cyclotouristes, moi qui croyais être la première à faire ce truc d’enfer..J e ne peux pas, je ne peux même plus parler à cause du froid qui m’a saisie, je leur explique, elles comprennent, je ne veux qu’une chose de la chaleur, me coucher. Arrivée à Pallacas, les rues sont en pente très raide, le premier hôtel est complet mais la dame fait aussi épicerie, je rachète des provisions et boissons pour trois jours, vu que sur ma carte là où je vais passer il y a 100 ou 150 km sans village. Je précise que je n’ai pas la carte très précise d’Enzo, ce morceau il ne me l’a pas envoyé, pensant sûrement que je n’étais pas assez fêlée pour passer par là. Je trouve un autre hôtel, pour 50 centimes d’euro il y a une douche chaude, je prends, mais avant d’y aller je passe une heure sous la tonne de couverture et ma veste duvet vu que je suis paralysée de froid. Puis la douche électrique sera hyperchaude. Un délice…A la municipalité il y a internet, connexion lente. Je vais manger au restaurant, un repas « normal » tous les deux jours c’est bien, juste c’est difficile de manger la viande avec les doigts quand ceux-ci sont gantés…
- Le temps : chaud le matin, puis 4 averses dont deux très fortes (normal, je suis passée), notez comme c’est sec…
Après moi c’est mouillé… Faut faire sécher…
Puis froid glacial et pénétrant.
- Les rencontres :
Le cheval
Les deux femmes avant Pallacas
Deux mendiantes, je donne
Des moissonneurs dont la récolte tient dans un mouchoir de poche (à peine ce que l’on jette à la poubelle en une semaine chez nous…) qui mendieront aussi, bien sûr je donne.
Celle qui croit qu’elle va aller au ciel…
La qui a pas été chez la coiffeuse à Loja…
La qui se prend pour un poulpe…
Sublime, austère…
Puis sur un replat des cultures
Coloré
Une voiture cassée dans une maison cassée
Bienvenue à personne, y a personne sur le chemin…
La plus belle voiture du Pérou sur une piste déserte et dans une région trop pauvre (que une Toyota, mais quand même)
Les toilettes publiques les plus in du monde dans un village perdu à 3200 mètres d’altitude…
Un serpent en forme de collier
Une bête que je crois que c’est un mutant
Un cadeau pour Julien, j’ai passé 3 heures à le déraciner, 10 heures à l’emballer, mais j’ai pas trouvé de poste pour l’envoyer… Snif, snif…
Quel voyage !! époustouflant, des paysages sublimes, des photos magnifiques d’un monde lointain, un autre monde presque irréel … mais au prix de combien d’effort(s)… et de risques ?! Chapeau !! continue de nous faire rêver. Courage et prudence.
Bisous
Merci Jean de continuer à m’encourager, j’espère que tout va bien pour toi, j’ai écrit l’article sur l’Equateur, il faut que je le finalise, juste le temps et la force me manquent, bisous à toi et à tous les jonchérois